L'art plastique au collège. Afin de motiver mes élèves, je fais autant que possible une réalisation, afin de leur donner un exemple de produit fini. Sans cela, il leur est souvent plus difficile de se lancer dans le projet.

Cours d'art plastique avec ma classe de 3e :

"Madame, c'est vous qui avez fait le modèle ?"

"Euh oui"

"Mais, vous avez que ça à faire chez vous ?"

Hmmm, c'est juste que... c'est mon métier 

SEGPA... à moins d'être dans le milieu, ce sigle est inconnu. Et en tant que T2, pour moi la SEGPA, à ce qu'on m'en a dit c'est "le collège pour les élèves qui n'ont pas acquis les compétences du palier 2 en fin de CM2".

Dans les faits, la SEGPA c'est effectivement des élèves en difficulté d'apprentissage, mais aussi des élèves avec des problématiques personnelles parfois lourdes, des histoires familiales qui les dépassent.

Ce sont des élèves qui ont un rapport à l'école souvent compliqué, qui en veulent à la terre entière, qui ont une image d'eux ultra négative. Ce sont des élèves qui cherchent à te pousser à bout pour voir si tu te soucies d'eux.

Ce sont des élèves véritablement attachiants.

"Qu'est-ce que tu veux faire, toi, quand tu seras plus grande ?" "Je veux être maitresse !".

Quelques années plus tard, me voilà en poste en SEGPA.

Resituons les choses dans leur contexte. Professeure des écoles. Oui c'est pas mal, ça sonne plutôt bien comme nom. Non. Ca sonne quand même vraiment très bien. C'est classe. C'est beau. C'est sûr c'est ce que je veux faire.

BAC, Licence, Master, Concours.. et voilà l'entrée dans le métier peut se faire. Un an en tant que professeur stagiaire, un an de poste protégé et c'est parti pour de bon !

Après le loto des affectations, les résultats apparaissent.

Deux années passées en maternelle et maintenant direction la SEGPA.

"Pas d'appréhension ?" "Bon, disons au moins que je sais où je vais aller l'année prochaine. Qu'à ce stade du jeu, d'autres n'ont pas cette chance encore. Chance ? Hmm. Allez, on en reparlera !"